Une statue du patrimoine de Lorient sera restaurée avec 10 000 € grâce à des lycéens de Brec’h

Les élèves du lycée des métiers d’arts Bertrand-du-Guesclin de Brec’h, près d’Auray (Morbihan), ont choisi : c’est une statue de la Vierge du XVe siècle de Lorient qui sera restaurée, avec un financement de la Région de 10 000 €.

La vice-présidente au patrimoine de la Région Bretagne, Anne Gallo-Kerleau, a remis un chèque de 10 000 € au représentant de la paroisse Sainte-Thérèse, Henri Douchin.

Il y avait quatre œuvres en lice, ils ont fait leur choix. Une vingtaine d’élèves du lycée des métiers d’arts Bertrand-du-Guesclin de Brec’h, près d’Auray (Morbihan) participaient au programme mis en place par la Région et la fondation La sauvegarde de l’art français, depuis la rentrée.

Ce jeudi 15 mai 2025, chaque groupe devait défendre une œuvre pour être restaurée : une voiture hippomobile de pompiers, de Landévant, Le pardon de Notre-Dame de Lotivy, tableau de Marguerite Pauvert, de Saint-Pierre-Quiberon ; une pietà (représentation de la Vierge avec le Christ à la descente de la croix), statue en bois du presbytère de Keryado à Lorient, et une chaise à porteurs de Sarah Bernhardt, du Palais. Après dépouillement, sur dix-neuf votants, douze voix ont été accordées à la pietà, six à la chaise à porteurs et une au tableau.

Les quatre élèves ont présenté leur argumentaire sur la restauration de la pietà de Keryado.

Des œuvres du patrimoine local

« En novembre, ils sont allés en visite sur les lieux de conservation, retrace Yann Le Bozec, enseignant en arts appliqués et histoire de l’art. Il y a eu un travail de recherche pour la contextualisation, le constat de l’État. Ensuite, l’hypothèse d’une restauration et la construction d’un argumentaire. C’était l’occasion de rencontrer des métiers du patrimoine et on a des élèves très intéressés par la restauration. Chacun arrive avec sa conception ; là, il n’y a pas d’idéalisation, c’est très concret. »

La pietà de Keryado est une œuvre qui date du XVe siècle.

En effet. Pour la voiture hippomobile de pompiers, il faudrait composer avec la rouille, une peinture qui s’écaille, des pièces manquantes. « Elle n’est pas en si mauvais état, mais on peut arriver à une restauration quasi complète. Le plus complexe serait de trouver les artisans », ont souligné les élèves. Pour la chaise à porteurs de Sarah Bernhardt, « il faudrait réaliser un scanner pour détecter tous les dégâts ». Et retrouver une tapisserie d’époque, refaire une toile goudronnée. Quant à la toile de 2 m par 3 m de Marguerite Pauvert, elle a souffert de l’humidité et de la poussière.

Les dix-neuf élèves qui ont participé ont voté à la fin des présentations.

« Important de la sauver maintenant »

Mais c’est bien la pietà qui a reporté les suffrages des lycéens. Tout d’un morceau de chêne massif, la statue du XVe siècle a subi l’humidité et les attaques d’insectes. Elle avait été trouvée dans le grenier du presbytère. « Chaque manipulation accentue le péril. Il faudrait faire une étude stratigraphique, une greffe pour la partie manquante en chêne, un traitement pour les insectes et restaurer la polychromie. » Sa sélection par les élèves est une bonne surprise pour le trésorier de la paroisse Sainte-Thérèse, Henri Bouchin : « C’est un honneur. Je suis très heureux. Bientôt les paroissiens pourront la voir, on va pouvoir la revaloriser. »

Les quatre membres du groupe qui ont défendu la statue, Una Massaro, Bastien Triopon, Tilal Delmere et Tomin Guillouzouic, expliquent : « On a tous un attachement pour le pays de Lorient. On se disait que ça faisait sens. Quand on voit son état de dégradation, c’est une urgence. C’est important de la sauver maintenant. » Ce sera chose faite. « On va suivre la restauration. Il y a plusieurs couches de polychromie. J’ai hâte de voir les différentes couleurs », se projette Tilal Delmere.

Et puis, comme l’œuvre est classé au titre des Monuments historiques, d’autres financements pourraient être sollicités : Département, État, etc. Pour la pietà, ce n’est que le début du parcours de restauration.

Article publié le 16 mai 2025 dans Ouest-France par Marie Jousseaume.

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Article publié le 18 mai 2025